Nagoto, le dernier messager de la Lune

.

Histoire :
Il y a longtemps... très longtemps.. Une jeune louve au pelage blanc crème orné de vagues aux teins neigeux et aux yeux azure s'approcha de l'eau. Elle s'y enfonça jusqu'à la moitié de ses membres. Tout son clan était là, il la regardait. Son mâle, bien bâti et puissant, sa jeune fille, forte et gracieuse, son Alpha, le regard empli de sagesse, et tout les autres Messagers de la Lune. Car c'était elle, Negalli Higura, dernière Prêtresse de la Lune de sa lignée, qui mettrait au monde le futur Gardien de la Lune. Le dernier Messager du Ciel. Les anges l'ont dit, et l'esprit de leur Dieu était présent pour célébrer cet important évènement.
Les vagues de la mer au Clair de Lune lui lècha son ventre bien arrondis, ou berçait le prochain espoir du clan. Negalli savait que son enfant naîtrait bientôt, et si c'était une fille, la haute lignée des prêtresses de la Lune se perpeturait. La jeune louve ferma les yeux, et, pour souligner cette cérémonie sacrée, elle balançât vivement et rapidement la tête en arrière, gonflat ses poumons de l'air de la Nuit, fît vibrer le son puissant et doux de sa voix, et d'un long hurlement destiné à l'Astre Lunair, tout les autres loups de son clan l'imitèrent, vouant tout leur éspoirs, leur rêves, leur vies et leur amour à Elros, Dieu de la vie et de la Lune.

- Deux? Deux mâles? Il doit y avoir une erreure !
Mais Negalli n'écoutait pas. Elle était épuisée, sa respiration lui semblait lourde et difficile à garder régulière, d'autant plus qu'elle s'éfforçait en vain de ne pas trop haleter. L'enfant à naître devait être une fille, et voilà qu'ils se retrouvaient avec deux mâles. Deux magnifiques garçons. C'est ce que voyait Negalli.
- Si les Anges les on bénis, alors c'est qu'ils sont fait pour cette destinée. Réussit-elle à articuler.
- Les Gardiens ne peuvent être deux, car leur différents les feront se battre, et ils ne sauront protéger ce que nous chérissont le plus. L'un d'eux mourrat, que tu le veuille ou non.
Répondit Tolkian. Negalli sentis les larmes lui monter aux yeux. Comment un père pouvait-il parler de ses fils ainsi? Elle regarda ses deux nouveaux-nés tremblottant. Elle les lécha, les lava, et ils trouvèrent le chemin du lait si doux. Elle les observa attentivement. Il y en avait un gris clair, un peu de blanc, un peu de noir, et un autre Gris bleu plus foncé.. avec des petites tâches blanches. Le gris clair avait du mal à se tenir, l'autre semblait beaucoup plus determiné à boire tout le lait maternel. Il était évident que le gris clair serait celui que Tolkian tuerait. Le plus faible, évidement.
- Laisse-leur une chance.. Sanglotât-elle.
Tolkian Grogna.
- Soit ! De toute façon, le plus faible mourrat sans doute de lui-même au bout de quelque jours.
Tolkian sorit. Laissant sa louve seule avec leurs deux fils. En larme, Negalli regarda ses deux bébés. Ses deux magnifiques bébés.

- Nakio ! Nagoto ! Venez mes garçons !
Le regard pleins de fiertée de Tolkian se posa sur ses fils tandis que ceux-ci, désormais agés de 8 mois, accouraient vers leur père. Toujours souriant et joyeux les deux louveteaux étaient inséparables, jouaient, mangeaient, dormaient ensemble. Toute la meute était joviale et souriante de voir les futures Gardiens de la Lune aussi heureux, et fraternel. Leur mère était comblée, et leur père.. et bien, personne ne pouvait être aussi heureux que lui de ses deux garçons. Tout allait pour le mieux. Jusqu'a ce jour. Où tout s'écroula. Tout.
Tout s'est passé très vite. Tolkian ne vit pas les crocs déchirant la chair ses amis, de sa famille, et de son Clan. Negalli comprit, elle. Et la peur la submergea. Une peur qu'elle n'avait jamais ressentie auparavant. "Où sont mes enfants? Où est ma fille, où sont mes fils?" C'est ce qui se répétait dans sa tête. Elle bondit, elle aperçu le petit Nagoto au milieu du massacre. Il était tétanisé de peur. Du sang. Du sang, des morts, des cris déchirant, et des monstres... Oui, des monstres qui déchirait les entrailles sur leur passages et fauchant la vie comme on fauche une grappe de raisin trop haute. Negalli ne voyait pas Nakio, mais la peur et la vitesse l'empêchait de réfléchir correctement, elle attrapa son fils au vol et courut à travers les corps mutilés et les monstres qui déchirait l'air et les chairs.
Le coeur fendu, elle se résolut à regarder en arrière, son louveteaux apeuré entre ses dents et regarda une dernière fois l'oeuvre de tout sa vie et celle de sa meute. Certains la penserait lâche de fuir, mais c'était un acte bien plus difficile que de rester et mourrir aux côtés des siens en "prétendant protéger la Grotte" que fuir, seule, avec le dernier espoir de ce clan qui n'éxistait déjà plus et le protégeant lui. Car Les Rochers d'Ynemer ne plieront jamais l'échine devant des loups -aussi sanguinaires fût-ils- et jamais ils ne pourront arracher de son socle la vie en elle-même. Mais si elle sauvait le Gardien, Nagoto, en soit, il pourrait toujours revenir et.. Un sanglot la frappa. Nagoto était sauf. elle était à l'abris des Barbares du Clan de la Nuit qui massacrait son peuple mais... et Tolkian? Et son fils et sa fille? Etait-il morts? Les larmes lui brouillères la vue, et elle se résolut à détourner le regard, s'enfuyant vers le Nord. Désormais, Ils étaient seuls au Monde. Nagoto était tout ce qui lui restait, il ne fallait pas qu'elle se sépare de lui.
5 ans se sont écoulés. Negalli n'a pas pu tenir sa promesse bien longtemps, car sa tombe est désormais vieille d'un an. Son fils posa les yeux sur ce qui restait de la dépouille de sa mère, et s'en alla. Godric ne voudra sans doute plus de lui encore longtemps. Il devait partir, et même sous les insistances de l'Alpha qui le protégeait et le nourrissait depuis sa tendre enfance, Nagoto devait partir. Son devoir n'était pas avec cette meute bienfaitrice et accueillante, il le savait. Normalement, bien des loups aurait donné cher pour aller dans les Collines Namouska, et voila que lui, un banal loup avait la ferme intention d'en partir le plus vite possible !
Il y avait passé une bonne partie de sa vie, et maintenant il sentait bien que sa place n'était pas ici. Il y serait bien resté, mais il était traqué, et Il ne voulait pas attirer plus d'ennuies que ça à sa meute d'accueil qui avait été sa famille et l'avait protégé pendant des années.
Le lendemain matin, il partit de bonne heure, dans l'espoir de retrouver le siège de ses souvenirs et comprendre ce que voulait dire sa mère quand elle lui a soufflé dans son dernier souvenir "Tu es le Dernier Gardien de la Feuille"